Commerce : qu’est-ce que l’accord de libre-échange entre le Mercosur et l’Union européenne ?

Il est en négociation depuis près de vingt-cinq ans. L’accord de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et le Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay, Bolivie).
Le 28 juin 2019, la Commission européenne annonçait que le traité UE-Mercosur était bouclé, prêt à passer les dernières étapes de ratification. “C’est un accord réellement historique”, avait alors réagi le président de l’exécutif européen de l’époque, Jean-Claude Juncker. Mais depuis cette date, l’accord de libre-échange n’a toujours pas été appliqué. Retour sur ce projet controversé.
Les négociations sur le projet d’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur, ont été finaliséesce 6 décembre 2024, a annoncé vendredi la présidente de la Commission européenne. Mais une ratification par certains Etats-membres est loin d’être acquise.
Destiné à libéraliser les échanges entre l’UE et cinq pays d’Amérique latine. Il doit encore être ratifié avant d’entrer en application.
Un cinquième de l’économie mondiale et 750 millions de personnes : c’est ce que pèsent aujourd’hui l’Union européenne et les quatre pays fondateurs du Mercosur. De quoi donner une idée des conséquences d’un éventuel accord de libre-échange entre ces deux mastodontes commerciaux.
Qu’est-ce que le Mercosur ?
Le “marché commun du Sud”, ou Mercosur, est un espace de libre circulation des biens et des services en Amérique latine. La Bolivie y a adhéré mi-2024 et dispose de plusieurs années pour adopter les règles du Mercosur, tandis que le Venezuela en a été suspendu en 2016 pour des raisons liées à des violations de droits de l’homme et à des crises politiques internes. Le Chili, la Colombie, l’Equateur, le Guyana, le Pérou et le Surinam sont des membres associés au Mercosur.
Ses Etats membres élaborent une politique commerciale commune et coordonnent plusieurs de leurs politiques. Certaines législations et pratiques ont aussi été harmonisées afin de garantir le bon fonctionnement de ce marché. Ces pays sont par exemple en train de supprimer les frais téléphoniques supplémentaires lorsque leurs citoyens voyagent dans un autre Etat membre, à l’image de ce qui existe déjà dans l’Union européenne.
Le Mercosur a pris forme avec le traité d’Asunción (Paraguay), signé le 26 mars 1991. Parfois considéré comme le 3e bloc économique après l’Union européenne et le trio Canada/Etats-Unis/Mexique, le Mercosur représente plus de 80 % du PIB sud-américain.
L’accord de l’UE avec le Mercosur provoque la colère des paysans français et le rejet d’un ministre italien
Les paysans français sont remontés. Ils ont lancé diverses actions dans le pays pour protester contre l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et plusieurs pays sud-américains. En l’état l’accord ne trouve pas grâce aux yeux d’Emmanuel Macron, ni du ministre italien de l’agriculture.
Accord UE-Mercosur : Ursula von der Leyen n’obtient pas de laissez-passer pour se rendre à Notre-Dame
Malgré l’opposition ferme de la France et de l’Italie notamment, un accord a été trouvé en vue de la ratification du Mercosur, ce traité de libre-échange permettant la circulation des biens et des services en Amérique latine, notamment avec l’Argentine, le Brésil, le Paraguay, l’Uruguay et la Bolivie. Un accord très rapidement dénoncé par la France, qui par l’intermédiaire de l’Élysée a rétorqué : «L’accord n’est ni signé, ni ratifié. Ce n’est donc pas la fin de l’histoire. Il n’y a aucune entrée en vigueur de l’accord avec le Mercosur.»
Les relations se tendent donc entre Paris et Bruxelles alors que doit avoir lieu l’inauguration de Notre-Dame de Paris ce samedi 7 décembre. Dans l’après-midi, la Commission faisait savoir que «la visite (d’Ursula von der Leyen) n’avait pas été confirmée» et qu’elle «n’ira pas à Paris». Mais la réalité serait toute autre selon les informations de L’Opinion. Très en colère, «ulcéré» même selon nos confrères, Emmanuel Macron aurait décidé de ne plus l’inviter. Pas de laissez-passer donc pour Ursula von der Leyen !
Source: Capital.fr
Contre le Mercosur!