«La signature de cet accord n’est qu’une étape. Une difficile étape de montagne, suivie d’un long contre-la-montre, non moins difficile, et d’une arrivée finale qui au plus tôt aura lieu en 2027, sinon en 2028. Avec le risque, qu’à cette date, l’accord soit déjà obsolète», a expliqué M. Casasus.

«La ratification suisse par référendum constitue la plus grande épée de Damoclès qui pèse sur le sort de cet accord. Y aura-t-il un référendum où seule la majorité des suffrages exprimés sera requise ou un référendum nécessitant une double majorité, celle des électeurs et celle des cantons ?» a-t-il détaillé.

La double majorité favoriserait le clan du non alors que les cantons de langue germanophone, plus nombreux, sont généralement plus frileux à l’égard de l’UE.

L’UDC, historiquement plus enracinée dans ces cantons, bataille déjà ferme contre l’accord, affirmant qu’il «signifie la soumission totale de la Suisse à l’UE» car il prévoit la «reprise dynamique» du droit européen par la Confédération et l’établissement d’un «tribunal arbitral» en cas de différends.

«C’est grotesque: si nous ne reprenons pas une réglementation européenne, l’UE nous considère comme avantagés» et, avec le tribunal, «nous autoriserions officiellement l’UE à nous punir», a accusé dans le journal Le Temps l’une des femmes les plus riches de Suisse, Magdalena Martullo-Blocher, à la tête d’Ems-Chemie.

Également députée nationale, elle a repris le combat de son père, l’ancien chef charismatique de l’UDC Christoph Blocher, contre tout rapprochement avec Bruxelles. Une bataille qu’il avait remporté en 1992 lorsque les Suisses avaient rejeté l’adhésion à l’Espace économique européen lors d’un vote populaire.